Transmaurienne 2-5 aout 2012 by Bruno
jeudi 2 aout
résumé étape 1: la Toussuire- Corbier: 17 km-1300 D+ soleil 31°
A ça oui, spicy, j'ai fait fumé le trek!!!!!!!!!
10h15, je pose les roues à la station du Corbier pour signaler mon début de rando au autorité d'organisation. Petit tour d'horizon pour me rendre compte que la cour de récréation n'est pas de la même dimension que chez nous...... Bref, de la descente qui dure, ça y'en a des tonnes pour qui veut. Je prends un télésiège pour vieux car les montées le matin à froid, j'aime pas . Me voilà propulsé à plus de 2000 m avec une vue qui en jète plein les mirettes et là tu prends conscience que tu es dedans, pas dans la merde, non, mais va bien falloir redescendre.
le bike dans la pente et là t'as pas besoin de pédaler. ça c'est le top des tops. bon mais gérer la vitesse sur un sol fuyant recouvert de terre farineuse, tenait plus de l'équilibriste que du rider assuré et rassuré. j'avale 500 m de D- en 10'. c'était de l'échauffement. mais qu'est ce que tu chauffes les disques!!!!! 12h40 Direction la Toussuire pour le petit parcours competition.
je me dis ça me tenterai bien de me frotter avec les semi et tout rigide. v'la le Bruno qui se sent pousser des ailes. je prends le telesiège pour éviter la côte du départ, pas fou le mec, et je prends sur le coup beaucoup d'avance sur eux. je récupère le parcours rando d'or qui me rallonge un peu par rapport à eux mais plus roulant; à 2300m d'altitude je trouve des riders qui arrivent du grand parcours.là j'enquille à mon rythme et me fais doubler facilement comme un gros débutant!! bon je tire un 14.1kg et eux un fétu de carbone . là y a pas photo sur le terrain. je me dis que dans les descentes je vais les niquer. Que neni, ils m'enfument , des vrais avions de chasse. calmé le Bruno. je vais la jouer à l'endurance car reste 3 jours. redescente vers la vallée: un single d'anthologie comme on en a pas chez nous; vous voyez, ceux de Sizun ou Menez hom mais sur 3-4 km de forêt de sapins ou l'importance de rester sur le bike a son importance vu la pente et obstacles sur le terrain. du mozart. bon, une gamelle sans gravité, une signature sur la jambe 2 marques sur le cadre. c'est qu'ils n'ont pas nettoyé la forêt les bougres. Tout au menu: racines, marches, cailloux, le pneu arrière a pas aimé les morsures, boue pas longtemps, branches basses, souches et bien sûr un putai.... de poussage dans un sentier à vaches qui m'a fait très mal et pas qu'à moi. j'adore. un single pas pour débutant, j'vous l'dis. Et voilà l'arrivée: mais pas sans une côte de 600m pour que le public puisse applaudir, ça aussi c'est le top les pom pom girls! la ligne, le pot, la discut avec un équipage de tandem, des mecs qu'en ont 3 tu vois. une organisation sans faille, je remets ça demain sur l'autre versant.
bilan: 25.2 km 3h45 et dénivelé: p'tete 1400m D+.
des images de rêve et vidéo pour illustrer le tout quand j'aurai le temps.
bonne nuit , à demain pour l'étape 2
vendredi 3 aout
je ne sais pas par ou commencer..........
10h45 départ de la rando hors chrono sur le petit parcours des pros.
bon jusque là ça va, pas d'embouteillage sur le départ. ça roule péper et je me dis : 17km 1300 D+ ça va le faire tranquilou . là, tu sais que la première bosse fait 11 km de montée, donc tu gères l'effort en 22x36, 22x32. oui mais! au bout de 9 km tu crois que le sommet est proche, reste plus que 2 km. c'est logique. qui aurait cru un instant que la piste serait le single où même une chèvre ne serait pas passé?
alors là, c'est la séquence poussage et portage. si tu ne sais pas faire, tu apprends très vite car y a pas d'autre moyen pour franchir de tel dénivellé. putain le Bruno il est calmé mais les autres amateurs devant moi le sont aussi. donc on fait une pause berlingot concentré à la figue, et une barre coup de fouet pour atteindre le sommet où se trouve le ravito.
Il m'aura fallut 1h46 à 6.7 km/h de moyenne pour avaler cette première partie. autant dire , en chier par tous les pores de la peau vu la chaleur 26°.
mais la récompense est au bout: une vue à couper le souffle sans parler du menu descente qui suit . seule un vidéo pourra illustrer mes propos. un des baliseurs me montre le single. là j'ai un léger doute sur mon état : suis je sujet au vertige ou pas ?
un single en ligne de crête à 2200m d'altitude avec le vide de chaque côte. bon: je mets les genoullieres je sangle le sac, ajuste la cam et je me lance entre 2 riders pros car on roule avec eux et pourtant parti avec 30 minutes après nous!! voyez le niveau!
les crêtes c'est ok, mais je me dis si on a fait 11 km de montée reste plus que 6 km en descente. pas possible , l'équation n'est pas bonne, ou alors la pente est vraiment raide pour retourner au point de départ. bon ,je roule tantot avec des pros, tantot avec des passionnés comme moi. on se tire la bourre avec un pro en 29 pouces qui roulait fort et j'en ai profité pour prendre sa trace dans un single en épingle à cheveux sans fin : environ 1h comme ça. là tu apprends d'un coup à passer ces virages proche des 180° car les premiers du descend du bike, mais t'en a vite raz le ponpon, donc tu prends des risques et ça passe sur le bike très rapidement. c'est le pied et en plus tu as des pros qui te laisse passer, juste un mais je l'ai niqué quand même.
17 km au compteur, inquiétude vu l'altitude où on est . je me dis on est pas rentré. je continue , j'assure la flotte, j'affine le pilotage pour garder la bonne trajectoire, le high roller fait des miracles, m'a jamais fait fausse route, et quel appuis en devers!
on passe la rivière. y a toujours une rivière en fond de vallée, portage jusqu'a la route et je me dis la fin est proche, 23 km au compteur, ouf la route.
mort de rire, la sécu m'annonce encore 5 km. vlan prends ça dans ta tronche. l'organisation a du merder queque part. bon, on roule dans la pampa entre champs grillé par le soleil et forêt pour enfin voir le village que nous contournerons bien sûr pour satisfaire le public et craque une côte pour remonter vers la ligne d'arrivée, mais celle là tu ne la sens pas c'est curieux!
j'ai adoré. physiquement: RAS, pas de chute mais fatigué.
je n'ai pas parlé du passage dans le pierrié, mais spicy y connait quelque chose par la transvé, j'ai fait pareil, faut voir la vidéo et là vous chier dans le froc si vertige vous avez!
total 29.1km D+?
demain raid 42 km et 2600m D+. je ne sais pas si je ne vais pas prendre quelques remontés mecanique.
à demain pour la suite . qui ose, progresse!
samedi 4 aout
résumé du jour: 3° étape, épreuve marathon pour certains, épreuve plus soft pour les autres.
ça commence sous le soleil avec quelques douleurs de la veille mais l'envi d'en découdre est au top dans la tête. tu pars pour 42 km et 2600m de D+. faut se le farcir le tour du massif. mais tu le sais donc
tu pédales. ça commence par un rédart de 2 km, histoire de monter au col et de s'échauffer. qui dit col dit descente derrière. environ 6 km pour te faire secouer le prunier et respecter la nature car si tu ne le fais pas elle va te rappeler à l'ordre rapidement. ici il faut être humble et quand ça passe pas, ça passe pas. le vide est très proche et la chute: ben ché pas , j'ai pas testé.
du mozart ce single aurait dit spicy. j'vais vous faire saliver avec des vidéos de ouf.
une fois dans la cuvette, c'est là que tu guenberges. faut remonter de 850m à 1800m. aïe, aïe, aïe! là tu caresses ton 22x36 et tu tournes les manivelles en taillant une bavette avec ton voisin ou voisine. si si y en a. pas beaucoup, mes respects pour elles.
la Toussuire verra quelques riders prendre le telesiège pour zapper 350 m de D+. très pratique cet engin. je l'ai d'ailleurs testé et j'en suis très satisfait. je vous le recommande en cas de coup de moins bien. arrivée à 2150m d'altitude, le col ou le sommet est à 2400m donc on continue en D+ vers le sommet de l'Ouillon. de là on bascule sur l'autre versant par un single de feu de Dieu, le mord au dent, essayant de mettre en application la technique des revues.
ben parfois ça marche!!!
des paysages grandioses que seule la montagne peut nous offrir. col de la croix de fer pour un ravito et mater le paysage.
tu savoures tu filmes, tu échanges tes impressions. puis en fin de compte tu gardes ça pour toi car c'est ça que tu es venu chercher. grimpette un peu longue à mon gout pour atteindre le lac: je pousse, je roule, je pousse, je peste, je roule et j'y suis.
2500m d'altitude: ça cause pas chaud là haut et le vent est venu secouer nos carcasses bien transpirante. on ne s'attarde pas trop.
tour du lac principale pour repasser le col et basculer sur le versant qui nous ramène à la ligne d'arrivée.un quad attend avec une vache à eau pour les assoiffés: pas de bol le bénévole, peu de riders s'arrète au stand. gros pierrié dans la pente, ça roule,
adhérence fuyante, trajectoire digne d'un bourré du samedi soir. ça passe sur le bike, petit saut de marche, voilà les alpages et son single à vaches qui tabasse le cul
pour retrouver un beau final en S entre les arbres. là tu as le sourire car tu entends la sono de l'arrivée. vlan , un rider trop pressé s'étale devant moi. gros freinage pour l'éviter, ça passe n'a rien ou presque.merde, la montagne est grande, peut pas faire ça ailleurs le bougre! dernière ligne droite, public pour t'applaudir que je gratifie d'un saut de fossé en travers de la piste, pour le fun.
c'est fini en 4h40 de roulade, 43.10km et 2350m de D+, 9.1 km/h de moyenne. le physique tient. ça durcie doucement mais je continue demain. allez bonne bourre à Primelin demain.
salut les riders
dernière et 4° étape: entre 2 orages:
la météo orageuse de la nuit et de la matinée a forcé l'organisation a modifier le parcours en altitude. un seul parcours unique pour la version course et rando sur 20 km au lieu des 18 km et 1000m de D+ prévu pour le petit parcours. c'est pas mal pour se comparer aux coureurs de la version course. le ciel orageux se découvre permettant un départ différé sous le soleil et nuages. une ligne de départ bien fourni où tous les riders sont présent, là ça cause; poids plume et gros jambon.
on roule sous les 2000m donc alpage et chemin. départ bon dernier pour un dépannage de plaquettes de frein d'un rider Grenoblois venu avec sa rideuse, avec qui je roule depuis 3 jours; finalement pas moyen de réparer. on cravache donc tous les 2 sur la 1° bosse pour rattraper le retard et là surprise: bouchon. fallait s'en douter avec tous les riders parti en même temps sur le parcours.
3 minutes pour souffler et c'est parti pour de bon. une boucle de 8 km nous fait repasser dans le village de départ pour le plaisir du public et en en route pour les hauteurs. alternance de bitume et chemin d'alpage , raidards qu'on se force à monter sur le bike pour progresser, bien cassant sur le haut car on roule sur du mou;
ravito savoyard avec le top du saucisson au beaufort, et une super ambiance. j'adore. une vue toujours impressionnante autour de nous, nous booste pour toujours plus de sensation. on roule à 2 pour savourer. on bascule: descente et prise de vitesse, on chauffe les disques debout sur les pédales, le sourire en coin. ça roule vite, les km défilent trop rapidement; single en alpage pour contourner une bosse, un pif paf sur un chemin ou nous attend un bénévole de la sécu. pour nous signaler la piste qu'on aurait certainement loupé vu la tête dans le guidon. derniers km en single technique dans la forêt. là on donne tout, c'est la fin. virages serrés, racines, pierres bien agressives pour te manger ton dérailleurs, on envoie , on oublie la fatigue, les sensations sont bonnes, les pieds clippés, tu te surprends à faire des gestes de pro sans savoir comment tu as fait, tu prends des risques: en fait tu progresses comme un fou parce que tu dois passer. Et oui: "qui ose, progresse".
une dernière bourre dans les rues où les gens t'applaudissent, t'encouragent et c'est fini. tu as envi de dire: déjà.
pas tout a fait: un repas réuni les familles et riders à la salle des fêtes pour une tartiflette. on refait les randos, parle technique et projets futurs. c'est dur , il faut se quitter et rentrer.
Mais cette première pour moi, en montagne, fut un bon stage d'initiation, de bilan technique et d'endurance. A refaire mais en logeant sur place.
le bike: trek remedy 8 à 14.1 kg chaussé en maxxis high roller 2.35 à l'avant et bontrager XR4 2.20 arrière, tubetype pour les 2. tige de selle commande au guidon très conseillé si tu veux anticiper, 150 mm av/arr et fourche en 120/150 très pratique pour ne pas trop cabrer dans les raidards .
un vélo de all-mountain très fiable, mais un peu lourd pour le portage sans que cela m'ai handicapé plus que ça grâce au sac à dos.
environ 118 km sur les 4 jours et environ 5900m D+; difficile à dire au final vu les modifs et variantes.
les parcours sont sur le site de la transmaurienne avec quelques surprises au final dans les distances et les D+ mais c'est le "spicy" dans le parcours. Hein! pensée pour furax.
les vidéos: prochainement sur youtube.
merci aux breizh-troopers pour vos messages.
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