déval nore - cap nore
DEVAL NORE / CAP NORE 2017
LES BREIZH TROOPERS ET LES CATHARES
Encore une nouveauté à mettre dans la musette pour 2017. Les cathares du pays de
l’Aude nous propose 2 jours de VTT pour donner l’assaut face à un ennemi redoutable: le pic de Nore et ses pièges en tout genre. Samedi: la deval’nore 380m de D+ / 1000m de D- pour 30 km de piste. Dimanche: un raid (on monte et on descend). La forteresse n’est pas imprenable mais va fallo
ir sortir les bonnes munitions pour en venir à bout. Voici, à ma façon, le récit de ce WE au pays où s’est joué une bataille contre les éléments naturels.
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Notre appel du 18 juin fut pour la troupe, un départ en pays cathare, à Villegly en Minervois au nord de Carcassonne. Notre armée, forte de 13 combattants, chevauchant des montures vieille de la veille, embarque tôt le matin pour rejoindre le quartier général distant de 900 km. Après 12h de liaison routière et quelques embuscades, nous envahissons le gîte d’un autochtone pour ripailler et festoyer autour d’un abreuvoir géant où même les chevaux pouvaient entrer. La cervoise a coulé à flot dans des gosiers desséchés par un soleil brûlant. Seul, la gueuse manquait à l’appel!
La feuille de route pour samedi nous emmène au pied du pic de Nore: 130m d’altitude, au château de Villegly. Nos renforts sur place se nomment ATAC. Avouez que le nom colle bien au programme. Ils ont planifié une percée sur le flanc sud du pic au plus fort du pic de chaleur de la journée: 36°. La montagne n’étant pas équipé d’arbalète mécanique, c’est en carrosse que nous montons au sommet: 1211 m. 380 gueux dans des tenus les plus diverses possibles: de la jupette en lycra, à la carapace de spationaute. C’est juste que certains n’ont pas conscience de ce qui les attend. c’est le cerveau qui n’est plus en phase avec la réalité: c’est la chaleuuuuuuuuur! On s’en fout, nous avons de quoi survivre en terrain hostile. Full gazzzz dans la pente en queue de formation. On laisse les locaux bander un grand coup! Nous, on occupe le terrain en plusieurs vagues. Les maillots rouge (le fer de lance de la compagnie; les maillots vert (el presidente et sa garde rapprochée),
les maillots orange (el sarthois et sa garde rapprochée). Chacun son tour et tous à la buvette pour la cervoise. 30 km à rouler pour rejoindre le camp de base et 4 bosses de chameaux à gravir pour basculer dans la pente du bon côté et surprendre les photographes allongés dans le massif pour mitrailler de pixels nos portraits de warrior. L’ennemi est ailleurs. L’ennemi: c’est l’inconnu du terrain. Sur le haut, c’est à découvert qu’on progresse. Une piste roulante, très roulante où le freinage est interdit sous peine de sortir de l’ornière et de se faire rouler dessus par la garde arrière. Alors exit les freins. qui a dit: « on roule cool? » Pas de de résistance dans la garrigue, le combat est sans issu. Des blessés par dizaine. Des vélos agonisants sur le dos: chaîne cassée, pneus crevés, certains ne verront pas l’arrivée au camp de base. Le tri par la ruse et le sang froid. Le fort l’emporte. La pente est fuyante, le fou-gueux se retrouve rapidement au milieu de nul part, encerclé par une végétation hostile où le serpent guète sa proie. On se recale sur la piste entre 2 guerriers survivants pestant dans la poussière qu’ils soulèvent dans des freinages appuyés. On enchaîne avec l’ascension du poste de guet qui surplombe la vallée de Carcassonne. Une ligne de crête qui donne le vertige par sa longueur et sa technicité. Une brèche dans les lignes
ennemis permet une percée jusqu’à la civilisation. La taverne à mi-pente nous restaure et nous abreuve avant de reprendre nos montures bien meurtris par un terrain cassant. On compte nos effectifs: manque à l’appel une partie des troupes attardé par un combat acharné avec le terrain et les embuscades de toutes sortes. Par toutatis, le graal est à conquérir: vaincre ou mourrir! L’avancé est violante: la herse déchire le pneu reinforced de sieur gollum. Le terrain est miné de trous et de ravins, de pierres qui roulent et de marches qu’il faut sauter et de guerriers à pied sans la troisième couille qui permet de grandes choses. Que nenni! par tous les dieux, le frisson est intense et l’adrénaline à 300°. On lâche les chevaux dans le sous bois et sa piste avalée à pleine balle nous fait pousser des ailes pour finir sur la roue arrière le long du ruisseau, dans les faubourgs de Villegly, fief d’un soir pour ripailler avec le seigneur local.
Point de résistance sur ce flanc du pic de Nore. La reconnaissance s’est achevé par le banquet donné en notre honneur sur la place des fêtes. Le breuvage local est avalé, la cave vidée, la pizza croquée, retour à l’étable qui nous sert de gîte. Bilan de la reco.: le pied, pointure XXXXXXL. Demain, cette partie sera au menu après le km 52! Là, je dis que ça va être pleine balle sans toucher beaucoup la planète. Qui aime, me suive! Pas tous en même temps les réponses. Ah, sieur Jeanmich dégaine le premier!
2 cervoises plus tard, un refit de nos montures réalisé avec attention, l’abreuvoir à cheval nous accueille dans une eau à 26°. Quel pied! Ca te relaxe, la gueuse en moins.
La nuit tombe, les poules sont à l’abri du renard, c’est Sieur Yann qui me l’a dit! Sieur Philippe va mieux. Sieur Seb veille sur lui la nuit mais l’empêche de dormir car il va pisser à 2h du matin le trop plein de cervoise de 23h. Sieur ZAZA continue le combat de nuit mais avec un ennemi redoutable: la mouche. La mouche vicieuse, la mouche suceuse-piqueuse. Un zombie qu’on a retrouvé au levé du jour J.
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Le raid du dimanche: 82 km ou 65 km
La prise de la place nous fait partir après le levé du jour: 6H20. Quand les chauves-souris laissent place aux corneilles. Trop tôt, trop tard! Pas assez de sommeil.La fraîcheur est un bien qu’il faut savourer à cette heure où les braves partent au combat. La cohorte se coupe en deux: on met en place la manoeuvre de l’étau: une approche par le flanc sud-est: 65 km, une autre par le flanc Est, fort de ses 82 km. Vous aviez froid, vous allez être chaud bouillant! 34° annoncé. Souffrir, vaincre ou mourir! La course contre le soleil est lancée. C’est parti derrière moi, j’impose une cadence de diesel en phase préchauffage. C’est joueur, roulant dans le vignoble de sieur cuvée Villegly en minervois. On enchaîne bosses et descentes rapides sans jamais dépasser les 300m d’altitude. On s’arrache sur nos selles, on tire sur le guidon, on cherche l’ombre sous le couvert des arbres. A ce jeu, le rythme ne convient pas à tous. Le groupe s’étire, se casse. Le soleil dépasse la ligne de crête. Ca chauffe comme un grille pain volume 10. Maintenant on enclenche le mode survie. Il faut sauver sa peau ou dessécher et servir de pitance aux vautours. 15 km, 2 litres d’eau avalé! Le ravito 1 est le bienvenu pour calmer l’angoisse du deuxième choix. Hein Zaza! T’as eu chaud, maintenant tu vas avoir chaud bouillant. Je goute la saucisse chaude à 7H33 du mat. Tout juste à point sur le barbeuc. un délice. Savent recevoir les locaux ATAC!
On ripaille, on cause du pays, on lève la tête pour voir le reste du D+. 911m en route directe. 17OOm en ligne indirecte, 2100 au total. L’enfer vous ouvre ses portes: Satan est votre guide. « Oh Satan, prend pitié de ma longue misère! » La chaleur dépassant les 25°, les cigales se mettent à chanter ( pour ceux qui aiment). Je vois déjà la tête de certains qui ont souffert de ce chant mélodieux. La chaleur vous pompe l’énergie sans que vous vous en rendiez compte. L’air chaud accélère le rythme cardiaque. La chaleur crée des hallucinations: sieur Seb verra des lamas marcher à côté de lui! Zaza agonisera dans un fossé, inconscient, secouru par l’escouade suivante. Bouche ouverte, les mouches prêtent au festin! La suite de la prise de la colline sera dans la continuité: alternance de singles, sous bois apportant de la fraîcheur. Le ravito 3 est à 7km du sommet. Pas de saucisses! Il est 12H33. On est 3 échappés dans la garde avancé. Où est la troupe? Les unités amis sont vautrés à l’ombre d’une sapinière. les autres cherchent la source de vie: L’EAU. -« Mieux vaut régner en enfer que servir sur terre! » C’est le délire qui te guète. Tes propos sont incohérent. Veut plus continuer. Veut rentrer par la route. 100% bitume! Des mots sont vomis: -« j’ai le cul en feu ». « Mon chamois est trempé! ». L’insolation fait des ravages, la chaleur ramollie le cerveau qui boue sous le casque. Marche ou crève. z’ont marché! On repart non sans avoir vu 2 visages hagards arriver quand on partait. ils souffrent mais ne lâchent pas. La piste nous plonge dans la sapinière. 2 km de bonheur intense concentré à slalomer entre les arbres. Le top du rider tant c’était joueur. Le traceur du truc mérite la mention: excellence. Des gamins dans un tas de sable! D- = D+. Faut remonter. Maintenant c’est le sommet en visuel. Les troupes amis occupent le sommet. On fonce à découvert, rafraichi par le vent! Un ventilateur force 10. C’est bon pour le moral, enfin presque. On s’octroie une pause au sommet: J’en profite pour une sieste de 8’.
FATIGUE MAIS PAS VAINCU !
pic de Nore : 1211 m d’altitude
Sieur Gollum
L’assaut final. Le terrain est à reprendre à l’ennemi. Tout donner pour ne pas avoir de regret. On enfile les jokers: coudière, genouillères. Un dernier regard derrière nous. La garde arrière arrive. Le moral revient. On ouvre en grand les suspensions les yeux aussi mais la poussières te fait vite regretter ton audace. Tant pis, avec un oeil on doit pouvoir rouler ou presque. Full gaz! On connait la piste. Mon gollum a pris une flèche dans le cul. Peut plus se poser sur la selle. Tout debout sur les étriers pour reprendre du terrain à l’ennemi. C’est le grand frisson, overdose d’adrénaline, la poussière camoufle les pièges du terrain. Plus d’une fois on a fait les bas côté de la piste. On sort trop large par endroit mais le grip est tellement fort que tu reviens pleine balle sur la trace. A ce jeu, celui qui freine est un lâche, celui qui freine pas est un con! Mais moi j’avais qu’un frein dispo. Donc un demi con! Vla 2 guerriers de chez nous qui pavoisent à l’ombre de nul part et qui nous barrent la piste. On vous attendait, qu’ils disent. Ben nous voilà pardi! Dernier ravito dans la pente. Le chameau il a soif, de la bière non de Dieu! Faut attendre encore un peu. L’ennemi est partout, la fournaise thermostat 12. J’ai soif. Tavernier une cruche! Rafraîchissement au jet d’eau. Que c’est bon. Et paf: le scoop à la gollum surprend par sa violence: « j’arrête là. Trop mal au cul! 100% bitume » je rentre par la route. « Hé PéPé, t’as fait dans ta couche? »
Bon sur ce coup là, j’ai pas de solution pour le sauver de son cauchemar. Ils restent avec sieur Fanch et sieur Yo. Me voilà avec sieur Jeanmich en couverture, pour reprendre les faubourgs de Villegly aux Cathares. On fonçe sinon la bière va être chaude. On roule prudent hein Jeanmich! Ben non, on n’a pas été raisonnable. Tout sur la tranche. ( comprendre les crampons sur le côté extérieur). Après avoir éliminer 3 tortues qui roulaient version balade aux champignons, on a roulé 28X10 et franchit le pont-levis en vainqueur. Chaud devant, desséché du gosier mais quel pied ce terrain de guerrier. Pas compliqué mais exigeant physiquement.
La victoire est belle pour la troupe. Toute la garnison est au rapport. Des blessés mais pas de mort. Nous ramenons le trophée du détachement le plus nombreux sur place et vivant!
PAR TOUTATIS, le menhir est solide! Le chouchen limpide. On est INVINCIBLE.
Les cathares ont déposé les armes. Ont levé les chopes de bières haut les mains et remis le trophée à nous, en présence du seigneur local. Le trésor est entre nos mains. Du nectar local en bouteille. Encore à boire direz vous? Et oui. Car celui qui ne boit pas, parle pour ne rien dire! Celui qui boit, dit tout et même plus!!
Allez faire un tour dans cette région. C’est beau, c’est chaud et savent recevoir. La version 2018 risque d’être un grand cru! Les cathares ont la peau dur. Allons les chercher sur leur terrain, montrons que les bretons sont solide et dur au mal.
YER MAD!
Sieur BRUNO (rider reporter)
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