breizh troopers

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la transvésubienne dimanche 19 mais 2013

Depuis le temps ....ça y est Steph et bruno y sont allés et sont finishers, Bruno prépare un cr, en attendant voici les vidéos

La Transvésubienne 2013

 

Un jour de randonnée dominicale,  un membre de mon team du nom de gollum, un mangeur de D+

me lance le nom d’une course de montagne à faire sur un vtt. La transvésubienne.  Lui, il sait de quoi il parle. Il s’est lancé en 2011 avec  d’autres fous furieux dans cette vallée de la Vésubie pour se retrouver coincé à la porte n°2 au 45 °km .déclaré  hors course par l’organisation, ils rentrent à Nice par la route non sans avoir mangé le saucisson du coin et bu la bière du mérite.

Je digère  ce mot quelque temps pour comprendre l’ampleur du défi qui se présente à moi.

Le mal se propage et va hanter mes nuits un moment. Gollum a sévi en lançant son mot magique :

Hop hop hop.  Et si on faisait la transvésubienne (TV) 2013.  Timide sur le sujet au début, ce n’est véritablement qu’en décembre 2012 que les choses s’accélèrent.  On y va.

Mon équipier sort tout juste sa nouvelle monture du carton : un spé enduro rouge Ferrari.  La peinture n’est même pas encore sèche que la fourche, elle, repart en S.A.V. : défectueuse.  Ça commence  foireux cette histoire pour lui. En attendant, je m’entraine entre les pluies  fournies de cet hiver, alternant route et  t.t.  .

Fin décembre, entre les bulles de la nouvelle année et nos envies  de course, la date des inscriptions approchent. On y va. On se la fait. On rêve d’un bout de scotch du nom de : finisher.

Je trouve un logement  à la Colmiane à 100m de la ligne de départ, comme ça pas de route  le jour j.

S’en suit l’inscription et la recherche d’un autre rider pour partager l’aventure.  Il viendra  du nord de la Bretagne. Et où en sommes-nous côté entrainement ? Ben, on roule sans chercher la performance vu les conditions climatiques ; home trainer pour les frileux, terrain pour ceux qui n’en n’ont pas.

Faire quoi, et dans quel ordre ?  C’est que la Bretagne, ce n’est pas très haut et très pentu. Pour faire 2000 de D+, il faut aligner des  km. Bon, on s’aligne sur les randos locales et sur nos parcours les plus techniques.  C’est déjà  ça.

On prend la mesure de ce qui nous attend en rereregardant les vidéos  des warriors des années précédentes.  On s’engage sur la  1° course enduro dans le Morbihan.  On valide le matos  et 

Prépare le transport qui se fera par avion.  Votre écrivain quittera la Bretagne  pour la haute Savoie

Pour des raisons professionnelles mais reste engagé dans ce trip vtt.  Le terrain d’entrainement autour d’Annecy, pour  le coup devient plus pentu et plus favorable pour  une tv.

Le 16 mai, je prends la route avec mon camping -car en direction le sud de la France, où je retrouverai  à Nice mes coéquipiers.

17 mai : un sms arrive dans ma cabine de poche : on est à l’aéroport de Nantes : ça se précise.

Retrouvaille, chargement, courses solides et liquides (ben oui faut du carburant pour avancer) et nous voilà dans l’ascension  vers le col de la Colmiane.1500 m d’altitude.

Un plat de pâtes enfourné et les bikes reconditionnés, la pression monte légèrement.

Demain samedi, il annonce un temps pourri, pluie continue et neige à 1700m voire même 1500m Au pied de l’appart. C’est grave docteur Georges ? Marquage des bikes le samedi matin, retrait des plaques et surtout prendre connaissance du programme. Sous une  pluie de neige fondue battante, Georges Edward modifiera puis annulera le prologue. Des torrents de flotte et de boue pourrissent le terrain de jeu.  On reconnait à pied le départ mais sans conviction certaine pour le lendemain. Mais c’est quoi cette météo ?

On passe la journée comme on peut.je découvre par mon mécanicien, que mon plateau intermédiaire est trop usé pour encaisser ma nouvelle chaîne. Mes galets de dérailleurs sont  à la limite de  l’usure tolérable. Pour le coup j’ai pris 20 ans de cheveux blancs en 11 secondes !!

Qu’importe, pour une TV, il faut uniquement un plateau de 22 ou 24 dents.  Au final, RAS du côté de la transmission pendant 12h ! C’est solide le shimano à Bruno ! J’ai juste vidé une mini bombe de wd40 sur celle-ci.

C’est l’heure de l’apéro : une roteuse pour tout le monde  et du saucisson de la Maurienne et cacahuètes pour certains : on ne mange pas tous la même chose. Chacun sa potion magique !

Dernier plat de pâtes  et prépa des affaires pour le lendemain : camel back, fringues (quoi mettre s’il neige), barres et potion miracle dans les poches.

On cale le réveil à 5h. Il faut  être à disposition pour 6h. Le départ est légèrement avancé  pour les vagues 2 et 3. Georges ressert  les vagues à 5 minutes d’intervalle. Pour le coup on part à 6h40 ou 45

Je ne sais plus où je suis ! A ma gauche gollum, à ma droite, dans sa bulle, concentré comme le lait, Stéphane est déjà parti dans sa tête.  Pan ! On lâche les braves sur le champ de bataille.

Chicane à gauche, à droite, monté de talus, on remet ça une 2° fois. Et pleine balle dans la pente, tout ça pour ce taper la pire des montés que j’ai pu faire.  La neige a blanchi les pentes à partir de 1700m. Autant dire que rouler n’est qu’illusion. Une lente procession commence, telle la chenille mille pattes, sauf que nous on en a que 2 et que poussette et trottinette ne fut pas une partie de plaisir. A tel point que j’ai eu des doutes de passer la 1° porte horaire. 20-25 cm de neige fraiche et voilà qu’elle se remet à tomber quand on aborde la partie boisée.  Là, nous on connait. Boue, racines,

Glissades, c’est chez nous. On roule un peu, on peste beaucoup, et les bikes prennent des kilos tant la boue colle aux pneus. Il y a pourtant de la pente mais c’est  tellement gadoue qu’on ne s’en rend pas compte. 9h08 : ravitaillement au col d’Andrion 1700m, la porte ferme à 10h : je m’arrête 4 minutes, gollum est déjà loin. La porte horaire est passée. 15 km en 2h30 !!! J’ai entendu que les pros étaient passés avec  40’ de retard sur l’horaire estimée. La direction de course va repousser  l’horaire des portes mais je ne le saurai vraiment qu’au 3°  c.p. Prochaine porte 13h30. Entre les 2 : le brec d’Utelle1550m, la Madone pour le 2° ravito. Là c’est du costaud avec du mieux pour le terrain : plus sec mais beaucoup plus cassant. Je me lance pour la conquête du brec d’Utelle : impressionnant par le vide qui règne autour de nous mais grimpette sans surprise ni effort sur humain. Du haut, la vue c’est du grand, énorme. Allez voir ma vidéo : le temps s’étant amélioré, j’ai fait de l’image sur l’endroit mythique de la trans v ; c’est vraiment énorme cette descente du brec et surtout interminable et pourtant que 7 km. Tu lâches les freins sur le single en corniche alors que la sagesse voudrait que tu prennes conscience que le vide est  là à moins d’1m sur ta droite ou sur ta gauche parce qu’à un moment donné il faudra bien inverser. Je saute des marches, je double, oui  je double, je me parle pour me donner confiance, je relâche de temps en temps pour soulager les bras qui encaissent  depuis le brec,  les sauts et autres nids de poule sur la route. Mais toujours pas Utelle en vue.

T’avances ou quoi, Bruno ? C’est une course et pas une rando ! Dans ma tête je me dis que si je passe 2 portes ce sera bien pour une  première.   A ce moment  je doute car je sais que la Madone se mérite.  J’arrive à Utelle, fond  de vallée , 850m, soit 700m de D- d’un seul tenant. Ça c’est le top pour les descendeurs et j’aime ça la pente négative, moi. Utelle : tout le monde descend ! Du bike.  Portage, poussage pour monter à la chapelle de la Madone : 1200m : 350m de D+ pour mériter le 2° ravitaillement en seulement 3 km. Mesurez le degré de pente et vous souffrirez comme moi  mais

Moi je sais pourquoi. Waouh ! La haut, rebelote, la vue c’est le top malgré les nuages qui flotte aux alentours.  Surprise, surprise ! Qui voilà pour m’accueillir ? Le pilote et sa spefarri.  Pour le coup le moral remonte sacrement haut.  On refait entre 2 tranches de ché pas quoi, la 1° partie de la course

Et on décide de rouler ensemble jusqu’au pont de Cros où se situe la 2°porte horaire. Madone-pont de Cros : attention les yeux : 1000m de D- avec quelques petits coups s de cul dans la pente. Si tu en avais assez de la descente du Brec, ici tu vas en chier grave ta race car c’est environ 14 km de marteau piqueur entre les mains.  J’alterne : tenue du guidon, mise en route de la caméra, trop content de filmer le sanglier gollum devant moi.  Un œil sur le single truffé de piège, de marches, de pierres mal rangées qui ne demande qu’à  t’arracher ta patte ou ta chape de dérailleur. Des pierres aiguisées comme des lames de couteau  pour trancher tes pneus que tu as mis 10 ans à choisir et te persuader que c’est les meilleur en carcasse renforcée ! Tu regardes ton GPS et tu te dis, putain la moyenne ce n’est pas ça. Faut accélérer. Comme si tu ne roulais déjà pas assez vite comme ça !

Il faut être au pont de Cros à 13h30. Ça le fait pas je dis au bien heureux devant moi et il le sait. Ça lui rappelle un mauvais scénario : celui de 2011. Une église sonne 13h30 et on est toujours pas à ce put….. de pont. 13h40,  on passe en force la porte : le bélier en avant le berger derrière. On l’a fait avec  10’ de retard mais 20 ‘ d’avance sur la correction de temps donné par le comité des sages présidé par Georges.  Alors là, on se dit tout est possible. Le physique tient : les muscles sont bien chaud, pas de crampes, d’abord je ne sais pas ce que c’est, j’avale un tube de temps en temps, alternant avec pattes de fruits et pates d’amande. Beaucoup d’eau pour compenser  les pertes et assimiler rapidement les sucres que j’absorbe régulièrement.  On  ne relâche pas longtemps : de 200m d’altitude, il faut remonter à 650m et redescendre à 550m où se trouve Levens : 3°porte horaire et ravitaillement. Je perds mon équipier  dans un portage –poussage car nous n’avons pas le même rythme et surtout : c’est une course donc chacun a son objectif et sa tactique de progression. Ça monte raide ou alors je trouve les pentes plus raides ? Le temps s’est amélioré mais ça se couvre. Le vent se lève.  Je ne suis pas inquiet pour le chrono mais le terrain est éprouvant alors qu’on passe la barre des  50km.   Hop hop hop ? Pas de réponse, gollum est loin ou alors il ne veut pas dévoiler sa position.  On approche de la civilisation : la pollution par détritus le prouve. Un terrain, des motos de trial en mouvement, du monde qui regarde et supporte. Pschitt. Non ce n’est pas une bière qu’on ouvre, c’est mon pneu qu’on ouvre avec un éclat de verre. Font chier ces connards qui  polluent  le parcours et la planète. Evidemment c’est tombé sur moi. Je secoue la roue pour faire passer un max de liquide anti-crevaison dans le trou mais trop gros il fuit encore. Je regonfle et décide d’aller au 3° ravito et de passer la porte horaire. Je retrouve mon gollum à qui j’apprends mes déboires. Pas de panique car au final la bonne nouvelle c’est que cette porte horaire est aussi décalée il me dit en me servant  un verre de coca que je prends comme un bon verre de champagne pour fêter cette performance.  3 portes : 54 km et un orage qui monte de la vallée. Je répare en mettant une chambre auto réparant ;  trop long  pour une rustine tubeless. J’en oublie presque de refaire le plein d’eau.  On repart ensemble mais pour pas longtemps car on est décidé à aller jusqu’au bout  au vu du temps qui nous reste.  Le sticker est un coin de la tête et on le veut sur la plaque sans le dire ouvertement. Le truc qui me chiffonne : c’est Georges qui l’a dit samedi soir :-«  pour ceux qui ont le bus à prendre pour remonter à la Colmiane, si vous passé la 4°  porte horaire dans les temps, n’oubliez pas qu’il faut entre 2h et 2h30 d’effort pour rallier la ligne d’arrivée. Le dernier bus part à 19h. » Dilemme : bâcher pour un bus ?   Je ne cours pas pour l’honneur mais pour une place. Plutôt mourir que bâcher. Là je ne savais pas encore ce qui m’attendait  sur  la fin du parcours ! Gollum est invisible. Le temps se gâte faisant place  à un déluge de pluie de grêle. C’est dingue la diversité  météorologique du coin. On enfile une veste, on range la caméra et on fixe la moyenne horaire sur  le GPS. Il faut la monter pour être dans les temps.  Mais ce n’est pas fini : on alterne coup de cul, portage, poussage, descente infernale pour rallier le plan d’Adriou à 450m d’altitude, porte horaire n°4. J’y arrive à 16h35, soit 10’ avant la fermeture officielle. J’en ai des frissons de joie car je sais que j’ai gagné le sticker à ce stade de la course. Il me reste à faire environ 18 km en 2h25’ pour passer la porte du bus avant 19h. Les supporters sur le bord de la route sont tellement  envoutants que je ne m’arrête que le temps d’absorber un tube de concentré, une pâte d’amande et de fruit. Je fais le plein car je sais ce qui m’attend : le gourou la dit au brief : « n’oubliez pas d’en garder sous la pédale dans la dernière partie : la  jungle est un secteur  difficile, éprouvant. » ça je ne l’avais pas oublié !

Le temps est couvert, température fraîche ce qui empêche une trop grande déshydratation. Tant mieux.  Je passe le ravito 4 sans m’arrêter. Je prends le risque pour l’eau. J’ai de quoi manger dans les poches pour 3 ! Aspremont me voilà. On est encore à 540 m et Nice de dévoile  au loin. Gros doute : c’est vachement loin, je n’ai pas encore passé la jungle et j’ai un bus à prendre. 2 riders devant moi qui connaissent le parcours : ils sont du coin. Je prends les conseils comme un avertissement : ne roule pas avec nous, on n’est pas dans les temps pour 19h. Je double et garde la moyenne voir même la monter un peu en prenant beaucoup de risque dans la descente d’Aspremont.  Des cailloux, des broussailles, des virages à 180° ! Je n’avance pas.  Le pire est devant moi. La jungle : Rambo Bruno au rapport mon colonel ! Là on n’avait pas besoin de cette portion. Glissant, visibilité très réduite, de la boue et le pire, passage de fossé, non de tranché, ou il fallait faire sortir le bike en le lançant au-dessus de ta tête. Titanesque, surhumain, tu en chie et tu t’arraches pour ne pas te faire bouffer vivant. C’est la jungle. Au passage de la route, je prends conseil auprès du policier municipal qui connait le coin et qui assure la sécu du point de passage : «  tu as encore 2.5km de tout-terrain, puis 6 km de route pour rallier la ligne d’arrivée ! Là tu sais où tu en es. Tu roules et tu fixes le GPS en même temps pour t’assurer que tu es encore dans le bus à l’heure. Tu rentres dans la banlieue de Nice : c’est glauque. Te voilà sur le bitume. Quoi du bitume ? Oui mais là tu l’apprécie pour le final. Les 42 dents vont parler pour la dernière ligne droite : le tunnel du Paillon à défaut du passage de la rivière en cru et de l’arrivée sur la promenade des Anglais. Un rider me rattrape pour terminer le sprint avec moi. Le tunnel pour nous tout seul, la ligne d’arrivée sera franchie juste à la sortie, sans s’en rendre compte tout de suite. Le sticker  FINISHER  est posé sur ma plaque, la puce retirée de mon sac et le public vous félicite encore et toujours pour votre performance. Je n’ai pas réalisé sur le moment, le bus est là devant moi, les soutes ouvertes pour entreposer le bike. Pari tenu ! 18h40 sur la ligne. 2h05 depuis la dernière porte et faire les 18km.

Je monte dans le bus. Où est mon gollum ? 3° rang sur la droite pour vous servir.  Retrouvaille. Tu as fini ? Le doute de la 4° porte horaire était permis. Oui. Put… bravo.

Là commence le long début du : « on refait la course », jusqu’à la Colmiane.

Du grand, du beau, du très dur. On vient de faire 12h de vtt,  80.40km. Des conditions météos très éprouvantes mais le raid est accompli avec fierté : nous classons notre équipe 13°. Pour cela, il fallait 3 coureurs classés finisher. Nous sommes la 3° équipe de Bretagne derrière les breizh rustine et le team de Redon. Je termine 37° des 45-49 ans et 420° au général en 12h03’. Mes co-équipiers :

Gollum :                     : 81° des  40-44 ans, 393° au général en 11h46’

Stéphane Kerboeuf : 57°  des 35-39 ans, 286° au général en 10h51’

Première tentative, première victoire sur moi-même, sans défaillance mécanique (juste une crevaison), un physique qui tient mais il faudra  4 jours pour retrouver des muscles souples et effacer les courbatures.  L’impression générale qui s’en dégage, c’est d’avoir fait beaucoup de marche à pied. Les portages ne sont pas surhumains, le terrain est éprouvant mais un bon bagage technique permet le franchissement de beaucoup de difficultés. Il faut savoir rouler dans le très gras avec racines et  le pentu avec  des marches profondes.  Ne pas avoir le vertige est un plus ! En lien sur le blog, les vidéos et les stats GPS.

 

 Le bike: trek remedy 8:  fourche talas 120-150mm; plateau: 22-32-42 (UN 22 suffit), amorto.150mm, pneu: av. highroller 2.35 tubeless, arr. ardent 2.20 tubeless; tds: specialized.

A faire une fois dans sa vie de vététiste, plus si ………… !

                                                                                                               Bruno alias startrek.     

 

 



28/05/2013
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